
Avant de terminer l'exploration des dessous d'écorces, en voici un qui a été trompé par la douceur de ces derniers jours dans le Midi. Un gros Bupreste noir et blanc dont la larve vit dans le bois des arbres fruitiers, d'où son nom de Capnode du Pêcher (Capnodis tenebrionis). Les Buprestes appartiennent à une famille (Buprestidés) proche de celle des Taupins (= Élatéridés), mais ses membres ne pratiquent pas le salto arrière). C'est le genre d'insecte allergique au moindre mouvement qui se fait immédiatement tomber au sol en cas d'alerte. Il n'aura eu droit qu'à une seule photo avant de disparaitre je ne sais où au pied d'un Chêne kermès.
Photo mise en ligne le 2/1/2022

Pour faire quelques noisettes, prenez un bouquet de jolis plumeaux rose-fluo entourés d'écailles de bourgeons et attendez le vent. Pour faire quelques noisettes, faites pendouiller de longues guirlandes formées d'écailles et de petits sacs de pollen et attendez le vent. Si tout se passe bien, au hasard des courants d'air, des petits grains de pollen, échappés des guirlandes, se colleront sur les plumeaux. Si tout se passe ainsi, le pollen capté s'insinuera au cœur des plumeaux pour déposer le minimum nécessaire à la formation d'une graine bien protégée dans sa noisette. Dans l'histoire les plumeaux forment les fleurs femelles et les guirlandes sont les chatons mâles. Pour que ça marche, il faut beaucoup de pollen et donc de longs chatons. Et pour s'assurer que le pollen d'un arbre ne serve pas à sa propre pollinisation, chaque arbre, à son rythme, épanouira en premier ses fleurs mâles avant les femelles, lui laissant ainsi le temps de féconder d'autres arbres plus précoces qui auront déjà des fleurs femelles aptes à recevoir le pollen.
Photo mise en ligne le 6/1/2022

Malgré le froid, on s'aperçoit bien qu'il se passe des choses annonçant le printemps. Soulevant un tapis de feuilles mortes, quelques Euphorbes germent et émergent.
Photo mise en ligne le 10/1/2022

La jeunesse des cousins. Alors que le froid calme les éclosions et les nouvelles pousses, retournons une fois de plus chez les planqués, cette fois-ci dans la litière du sol. Ici vous trouverez de drôles de larves ornées d'une étoile de longs poils paraissant transpercer l'extrémité de l'abdomen. Ce sont les larves de Tipules qui deviendront, d'ici le mois d'avril, nos grands "moustiques" que l'on appelle Cousins.
Photo mise en ligne le 14/1/2022

Celui-ci nous offre à la fois une tête à la forme originale et une naissance dans la nature précoce (voire très précoce). Voici le premier portrait de Criquet printanier (Pyrgomorpha conica) de l'année trouvé près de la mer. Il s'agit d'un jeune aux ailes encore très réduites, mais il a déjà la tête de l'adulte.
Photo mise en ligne le 18/1/2022

C'est quand même beau un petit cafard ?. Il était caché sous une pierre et , comme ses parents, il fut très rapide pour tenter de se faire la belle. Et puis soudain, son petit cerveau s'est mis à changer de stratégie en s'immobilisant, ce qui m'a permis de lui faire la photo souvenir de son aventure de jeunesse. Remarquez qu'il n'a pas encore d'ailes contrairement aux adultes qui peuvent facilement s'envoler. Les nombreux points bruns se retrouveront plus tard sur les ailes de cette Blatte livide (Ectobius pallidus) qui ne vit que dans la Nature.
Photo mise en ligne le 22/1/2022

Celle-ci faisait des allers-retours entre sa branche baignant dans la rivière et l'autre berge. Elle ne m'a finalement accordé que quelques secondes, pour une photo pas très nette, mais suffisante pour reconnaitre la Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea).
Photo mise en ligne le 26/1/2022

Le souci du détail. Voici un Chrysotoxe Chrysotoxum, une petite mouche de la famille des Syrphidés. Vous la reconnaitrez facilement à sa couleur associée à des antennes longues, noires et dirigées vers l'avant. Chez les Syrphes, il y a beaucoup d'imitation de ce look à rayures, mais, chez lui, ce sont les antennes qui font toute la différence. Tout serait simple s'il n'existait qu'une seule espèce de ce genre, mais, avec ces coloris, il en existe trois. Pour ceux qui veulent les distinguer il faut observer les antennes et leurs 3 articles pour choisir entre Chrysotoxum cautum 3+/-=(1+2), C. intermedium 3>1+2 ou C. verralli 3<1+2, les chiffres correspondant à la longueur des articles (1 est situé côté tête). Le départ du troisième article est situé au-dessous de sa soie noire. Je vous laisse le soin de trouver l'espèce sur la photo.
Photo mise en ligne le 30/1/2022

Bon allez, on se remet en mode exploration pour une nouvelle année. Je vous propose de découvrir et apprendre à reconnaitre pendant quelques jours des plantes qui sont en ce moment sous la forme de rosette de feuilles et qui ont des caractères typiques. On démarre par des rosettes à feuilles rondes. Le Géranium à feuilles rondes (Geranium rotundifolium) possède des feuilles à contour arrondis et le petit truc qui va permettre sa reconnaissance sera la présence de points rouges dans le creux de chaque lobe (sinus).
Photo mise en ligne le 8/1/2023

En voici une, facile à reconnaître avec des feuilles épaisses, très douces et claires. Elle fera cet été une grande grappe de fleurs jaunes à 5 pétales légèrement inégaux : la Molène sinuée (Verbascum sinuatum)
Photo mise en ligne le 12/1/2023

Pour clôturer la série des rosettes, voici les vraies Monocotylédones aux nervures parallèles typiques. Pour celles-ci, pas un seul poil et un toucher lisse, frais, avec une impression d'épaisseur. La plus grande rosette correspond à la Barlie de RobertHimantoglossum robertianum, et pour les deux autres sans doute des Ophrys. Toutes sont des Orchidées sauvages.
Photo mise en ligne le 16/1/2023

C'est le premier de l'année et il mérite sa photo. Un jeune mâle de Citron de Provence (Gonopteryx cleopatra) qui volait en compagnie d'une femelle en faisant des pauses boissons sur les Diplotaxes. Ces papillons sont nés l'année dernière entre mai et juin et ont passé l'hiver cachés souvent au milieu des Lierres grimpants. Si tout se passe bien pour eux, ils se reproduiront vers le mois d'avril.
Photo mise en ligne le 13/1/2023

Derniers levés au dortoir des arbres, les Chênes blancs gonflent lentement leurs bourgeons avant de les ouvrir. Ce n'est pas pour déplaire à la Mésange bleue. Un petit bouquet de feuilles tendres fera le repas de celle-ci.
Photo mise en ligne le 10/1/2023

Pensées de Pisaure Posée au sommet d'une feuille de peuplier séchée, la Pisaure admirable se perd quelques secondes dans des pensées inconnues. Le temps que son corps profite d'un précieux rayon de soleil avant de reprendre son activité de chasseuse.
Photo mise en ligne le 4/1/2020

La stratégie du gui. Un fruit à la pulpe collante qui contraint l'oiseau à coller la graine pour s'en débarrasser en frottant son bec sur une tige. Voici le stratagème inventé par le Gui, plante parasite qui doit pousser à travers les tiges d'autres plantes pour en capter la sève.
Photo mise en ligne le 8/1/2020

Souvenir de fouisseurs. Des terres profondément labourées et, en suivant une piste tracée, la découverte sur un coin de pelouse de la signature personnelle des laboureurs : une famille de sangliers.
Photo mise en ligne le 12/1/2020

Souvenir d'un autre fouisseur. Les pluies abondantes ont trempé, tassé les terrains et rebouché les tunnels de lombrics. Les travaux pour restaurer les galléries sont en cours et les rejets sont nombreux à la surface. Les turricules, crottes de terre des lombrics, sont l'indice d'une activité récente.
Photo mise en ligne le 16/1/2020

Libellule d'hiver. En voici une qui porte très bien son nom en ce moment. La brunette hivernale (femelle) (Sympecma fusca) ou leste brun est une des rares libellules à passer l'hiver sous sa forme adulte, c'est donc la bonne saison pour la différencier des autres.
Photo mise en ligne le 21/1/2020

Le regard du cloporte. Le plus souvent en boule ou vu de dos, voici le cloporte commun de face avec ses yeux gris foncé et ses antennes anguleuses.
Photo mise en ligne le 24/1/2020

Un air (et un nez) de famille. En balade après la pluie, grand cousin du Brachycère muriqué (Brachycerus muricatus) aperçu fin novembre, le Charançon de l'ail (Brachycerus undatus) possède le nez des charançons et un corps orné de tubercules formant un dessin ondulé sur le dos. Il affectionne les bulbes pendant sa vie larvaire.
Photo mise en ligne le 28/1/2020

Avec des températures qui ne dépassent pas 5 degrés en journée, il est pour l'instant très difficile de trouver des invertébrés ailleurs que cachés, mais les floraisons se poursuivent et assurent la relève de cette absence temporaire de faune à saisir. Glandes nectarifères prolongées en cornes longues, pistil possédant sur le dos de ses trois faces des bandes d'aspérités, voici l'Euphorbe des moissons dans sa version méditerranéenne ( Euphorbia segetalis subsp. segetalis). Sa période de floraison s'étale sur tous les mois de l'année et celle-ci poussant dans une oliveraie a décidé d'ouvrir le bal en janvier pour notre grand plaisir. Sa seconde version la sous-espèce Portlandica pousse côté atlantique.
Photo mise en ligne le 6/1/2021

En voici une qui semble avoir la chair de poule et dont on peut reconnaître jusqu'à sa variété même sans les fleurs. Des feuilles entières longuement lancéolées, presque piquantes, couvertes de tubercules clairs au centre desquels démarre un poil dressé. La Vipérine vulgaire dans ce cas en devient une Vipérine pustuleuse Echium vulgare var. pustulatum. Prochaine floraison : avril-mai.
Photo mise en ligne le 10/1/2021

La Germandrée arbustive (Teucrium fruticans) est un buisson méditerranéen de la famille des Lamiacées. Considérée en danger d'extinction et placée ainsi sur la liste rouge de l'UICN, la voir est une rareté. Elle pousse à l'état sauvage seulement en Corse-du-Sud et dans le massif des Albères. Découvrir un beau pied sur la Côte Bleue n'a malheureusement rien d'une nouvelle station. C'est également une plante ornementale et un buisson isolé à quelques mètres du mur d'une propriété est le signe évident d'une évadée d'un jardin.
Photo mise en ligne le 14/1/2021

Cette espèce de croûte blanche collée sur un rocher fut une révolution à une époque fort fort lointaine durant laquelle aucune vie n'existait à l'extérieur des eaux. Une algue verte qui se retrouve un jour à l'intérieur d'un champignon et voici un nouvel être vivant, le lichen. L'algue verte profite d'un abri humide et assez éclairé et le champignon reçoit du sucre produit par sa locataire. Bref, c'est une révolution ! le lichen devient pratiquement autonome, il a juste besoin d'un milieu assez humide pour s'installer et grandir. Mais quel meilleur endroit que les rochers émergés là où aucune concurrence n’existe pour démarrer une vie à deux ? La suite ? Des lichens sur les roches qui grandissent et finissent pas produire des débris s'accumulant dans les creux et fissures des roches. Il ne reste plus que des décomposeurs s'y installent et la toute première couche d'humus et de sol se forme. La suite ? Les premiers végétaux terrestres ! Des mousses qui continueront à alimenter le milieu en débris et à permettre la formation de sols plus épais. C'est ainsi qu'ont pu apparaître et s'installer les autres végétaux jusqu'à former les premières forêts.
Photo mise en ligne le 18/1/2021

L'enclave magique. Il existe en Provence une forêt de montagne unique, descendue jusqu'à une trentaine de kilomètres de la mer du temps où le climat obligeait les hêtres à fuir les hautes montagnes et le nord. Toutes coupées par la suite pour leur bois et incapable de se régénérer en raison de conditions climatiques nouvelles, les hêtraies ont fini par disparaître des reliefs et des flancs nord de ces terres méditerranéennes. Toutes , sauf une, épargnée des coupes par la présence sous sa falaise d'une grotte sacrée. Aujourd'hui menacée par le réchauffement climatique, la forêt de la Sainte-Baume reste un espace d'une richesse unique qui fut le moteur de la création du Parc Naturel Régional du même nom. Un régal.
Photo mise en ligne le 22/1/2021

Allez encore un peu de patience, le printemps va arriver. En attendant, on reste sur le rocher où la Polypode profite de l'humidité ambiante. Le voici côté pile, avec un éclairage par dessous qui montre qu'il nous cache des choses.. que nous verrons demain !
Photo mise en ligne le 26/1/2021

Frémissements. Depuis quelques jours, les températures montent dans le Midi et il n'en faut pas plus aux Cicutaires (Erodium cicutarium) pour lancer leur floraison. C'est un début timide, mais d'autres fleurs font également leur entrée en jeu et les abeilles sont de nouveau actives. Bonne nouvelle ! La Nature a déclenché le passage au printemps, un peu plus tard cette année, mais c'est parti.
Photo mise en ligne le 30/1/2021

Squatteur de feuille. Lorsqu'on n'est pas très épais et pas trop frileux, une simple feuille suffit à donner un abri pour l'hiver. Un abri à l'intérieur d'une feuille de chêne, sous l'épiderme comme le font les chenilles mineuses. Celui-ci n'a apparemment croqué que le pourtour de son logis, peut être simplement pour disposer d'un peu plus de place et soulever la fine couverture feuillée. L'occupant restera un mystère.
Photo mise en ligne le 3/1/2022

Aujourd'hui je vous ai préparé un plateau de punaises ! Ce sont quelques-unes de celles que l'on peut rencontrer sous les écorces en ce moment. Certains de ces insectes attendent le retour des feuilles de leur arbre préféré, d'autres piquent des petites proies à défaut de graines de céréales ou enfin les derniers sont là à l'année, se nourrissant de ce qu'ils trouvent sous le couvert des écorces. Leur vie n'est pas aussi tranquille qu'elle en a l'air, car les prédateurs sont aussi présents, petits (pseudoscorpions) ou grands (araignées). Comme vous pouvez le constater, ce groupe offre une grande richesse que vous retrouverez facilement.
Photo mise en ligne le 7/1/2022

Pendant que certains bourgeons se gonflent, d'autres ne sont plus là. Cet arbre est mort. Après avoir servi de support à tant de nids, nourri de ses feuilles des milliers de chenilles, servi de repère aux prédateurs de ces dernières, il tire sa révérence. Mais il ne sera pas délaissé, les xylophages sont sans doute déjà là et les pics lui rendront souvent visite avant que des bourrasques lui taillent des branches et finissent par le briser ou le chavirer. Son cycle se poursuivra alors au sol en devenant un refuge pour l'hiver aux habitants des écorces et du sol. Il finira en humus, utile jusqu'au bout.
Photo mise en ligne le 11/1/2022