Une heure dans la friche : 3 mois plus tard

Flore

Linaria repens
Linaire striée (Linaria repens)

Depuis quelques jours, je profite des jours encore longs et ensoleillés, pour retourner du côté de la friche. J'ai quitté ce milieu en été alors que les scabieuses dominaient l'espace au point de le rendre presque impénétrable. En octobre, il ne reste d'elles que des tiges sèches et le passage est devenu plus facile. Je remarque que la verdure est de retour avec des herbes parfois très hautes. Mon parcours dans la friche sera de nouveau l'occasion de nouvelles rencontres.

Accouplement de criquets
Accouplement de criquets

Côté plantes, les floraisons d'octobre sont celles des Odontites jaunes, des fenouils et d'une Apiacée aux feuilles profondément divisées comme l'espèce précédente, mais aux fleurs blanches, le Séséli tortueux. Sur le bord du chemin, des Linaires striées dressent leurs jolies inflorescences.

Reproductions

spermatophore à l'extrémité de l'abdomen
Spermatophore à
l'extrémité
de l'abdomen

En ce qui concerne la faune, mes premiers mètres dévoilent des criquets, souvent en plein accouplement. Plus loin quelques Dectiques à front blanc chantent. Malgré leur grande taille, il est difficile de les photographier. Craintifs, ils sautent et volent loin dès que je m'approche. Les Decticelles, elles, seront moins sauvages. Devenue adulte, je découvre l'une d'elles, une femelle, avec un amas de mucus blanc collé à son abdomen sous son oviscapte (pointe).

Je me souviens avoir déjà vu cela sur une Éphippigère femelle adulte, c'est le spermatophore du mâle (voir l'article sur les Orthoptères).

Diablotin mâle
Diablotin mâle

La nouveauté de cette fin d'été sera la découverte des mantes religieuses que j'espérais pour le précédent article. Je trouve une femelle et un mâle ainsi que deux proches parents, des diablotins (voir article ici). Le hasard me permet de prendre enfin en photo un diablotin mâle, alors qu'une femelle sera trouvée quelques minutes plus tard.

Chorosoma schillingi
Chorosoma schillingi

Un dernier petit tour près des fenouils me permet de surprendre une punaise en train d'aspirer le suc d'un petit fruit, ma patience et la confiance de l'animal me permettent de prendre sa trompe en action. C'est tout prêt de cet endroit qu'aura lieu ma dernière rencontre, avec un nouvel insecte. Il s'agit d'une punaise au corps très fin au point de faire penser à ses punaises d'eau qui courent à la surface des mares. Celle-ci est bien terrestre, mais porte un nom très compliqué : Chorosoma schillingi.

Mon heure dans la friche se termine et avec elle plus de 6 mois d'observations de cet écosystème particulier. Une expérience très enrichissante que je conseille à tous.

E. PENSA