Les fruits sauvages

Cynorhodon, fruit de l'églantier
Cynorhodon, fruit de l'églantier

Novembre-décembre-janvier, la forêt est endormie. Les feuilles au contour délicatement ourlé de givre nous rappellent que l’hiver est installé avec ses coups de gel imprévisibles. On peut remarquer dans les buissons, des notes de couleur, petits fruits brillants rouges, bleus ou noirs très attractifs.

La prévoyance des plantes

Au moment où la croissance est interrompue, car il fait trop froid et les cellules végétales pourraient geler, les plantes se mettent en repos hivernal. Pour éviter de perdre du temps pendant cette période, elles offrent une manne indispensable sous forme de fruits aux oiseaux, renards, lapins, écureuils et autres petits mammifères passant l’hiver à la belle étoile. Arbrisseaux et arbustes ont résolu ainsi le problème de la dissémination des graines par les animaux.

Ceux-ci se délectent de la pulpe des baies, les graines non digérées, car non attaquées par les sucs gastriques sont rejetées dans les fientes, crottes et pelotes de réjection. Loin de la plante mère, les graines germeront à leur tour et le cycle continue.

Mûre de la ronce
Mûre de la ronce

Voici à titre indicatif, quelques arbustes et arbrisseaux que vous pourrez rencontrer lors de vos balades. Je n’ai pu m’empêcher de vous indiquer aussi quelques utilisations de ces plantes par l’homme pour ses besoins culinaires et autres.

L’aubépine, arbuste caduc poussant sur sol calcaire, ses fruits globuleux rouge foncé à noyau unique doivent être cueillis après les gelées. D’excellentes confitures sont confectionnées.

Prunelles du prunellier
Prunelles du prunellier

L’églantier ou rosier sauvage dont les fruits appelés du nom difficile de cynorhodons sont comestibles et riches en vitamine C. Evitez de manger les fruits frais, car les graines sont entourées de poils fins qui ingérés irritent les parois de l’estomac. Mais cuits, ces fruits sont excellents dans les potages et sirops.

La ronce commune, arbuste caduc, drageonnant dont le fruit sauvage est le plus récolté. La baie située au sommet du bouquet mûrit la première et est de ce fait la meilleure à manger.

Fruits du lentisque
Fruits du lentisque

Le lierre dont les fruits sont toxiques pour l’homme est au contraire très recherché par les grives.

Petite anecdote : Dans les tavernes gauloises, on servait le vin dans des gobelets en bois de lierre pour éviter les effets de l’ivresse !

Le troène dont les baies, prisées par les oiseaux, sont très toxiques et dangereuses pour l’homme. Au 18e siècle, les marchands de vin s’en servaient pour rehausser la couleur de leurs boissons et le jus des fruits a été utilisé pour la peinture à l’eau et les enluminures.

La liste des plantes fournissant des fruits est longue (laurier- tin, ronce, fraisier, pistachier, sorbier…) Prenez garde à picorer leurs fruits, la plupart sont indigestes, voire toxiques. Laissez – les à nos amis les animaux.

Martine Galindo